Les Projets D'autrefois...

[Roxdrobe]

La brochure touristique de Briançon présente le futur domaine skiable :

Je viens de remarquer que sur cette brochure on peut voir une remontée partant de Puy-St-Pierre, et je me disais justement que ce serait une bonne idée de relier ce hameau au domaine skiable parce que ca permettrait de proposer aux skieurs une sorte d'évasion dans un cadre pittoresque loin de l'agitation du domaine skiable qui est très fréquenté ... De plus ça pourrait constituer une seconde porte d'entrée à partir de Briançon, qu'en pensez-vous ?

[Yann83]

Il y eut déjà un TSF4 à Puy Chalvin (voir line içi. Il a été construit mais n'a jamais été ouvert au public...

[Roxdrobe]

Il y eut déjà un TSF4 à Puy Chalvin (voir line içi. Il a été construit mais n'a jamais été ouvert au public...

Je parle de Puy Saint-Pierre moi ..

[Blétonet]

Cela ne correspondait cependant pas aux souhaits des habitants de Puy Saint Pierre à l'époque (querelle Bayrou / Caumont).

[Blétonet]

Mardi 4 Octobre 1983 : Incendie de la gare de Serre Ratier

L'incendie a pris en fin de journée, manifestement dans la poste de commande du télésiège du Blétonet qui jouxtait la gare du téléphérique où une batterie était en charge.

Le télésiège du Blétonet, qui n'avait qu'une saison, n'a heureusement pas été trop endommagé dans l'incendie.

Les débits au départ de Chantemerle étaient :

- Téléphérique 1er tronçon : 510 p/h,

- Télécabine de Grand Alpe : 1200 p/h,

- Télésiège du Blétonet : 1100 p/h.

Pour la saison 83/84, le Blétonet a été poussé à son débit maximum, soit 1575 p/h, afin de compenser l'absence du téléphérique.

La station disposait encore comme marge de manœuvre la possibilité de passer le débit de la télécabine de Grand Alpe à son maximum de 1330 p/h, par ajout de cabines et augmentation de la vitesse en ligne, mais cette option n'a semble-t-il pas été mise en œuvre (et elle tourne encore aujourd'hui en débit provisoire).

La commune de Saint Chaffrey s'est lancée immédiatement dans l'analyse du remplacement du téléphérique.

30 Janvier 1984 : Les différents solutions étudiées pour le remplacement du téléphérique de Serre Chevalier

(à noter qu'à l'époque il y avait encore un restaurant au niveau bas de la gare aval de Chantemerle).

Les différents solutions étudiées étaient les suivantes :

1. Reconstruction du téléphérique "à l'identique amélioré"

Le changement de réglementation intervenu en 1969 permettait, en conservant des câbles porteurs de même diamètre que ceux du téléphérique de 1938, soit 46 mm, d'utiliser des cabines de 40+1 places, voire 60+1 places (contre 25+1 places en 1941 et 35+1 places en 1959 sur le 1er tronçon).

Si les pylônes du 2ème tronçon (bétons et charpentes) devaient être renforcés (comme l'avaient été ceux du 1er tronçon en 1959 du fait de l'augmentation de débit), les pylônes de ligne du 1er tronçon (bétons et charpentes) pouvaient être conservés en l'état si des cabines de 40 places étaient choisies, ou devaient être renforcés localement dans le cas de cabines de 60 places. Seuls les sabots des 8 pylônes devaient être remplacés par de nouveaux, compatibles avec la nouvelle tension des câbles et le dimensionnement du chariot de cabine. Les pylônes de ligne du 2ème tronçon devaient quant à eux être renforcés

Les gares de Chantemerle et de Serre Chevalier pouvaient être conservées, la nouvelle mécanique pouvant s'y insérer.

Pour le 1er tronçon, des cabines de 40+1 places permettent un débit de 600 p/h, tandis que des cabines de 60+1 places permettent un débit de 800 p/h.

Coûts estimatifs :

- 1er tronçon, cabines de 40+1 places (600 p/h) : 9,5 MF, cabines de 60+1 places (800 p/h) : 10,5 MF.

- 2ème tronçon, cabines de 40+1 places (440 p/h) : 10,5 MF,

soit au total 20 à 21 MF.

Délai de réalisation estimé : 11 mois.

Des variantes étaient suggérées :

- Descendre la gare d'arrivée du téléphérique au niveau du pylône 8, c'est à dire à proximité de l'arrivée des téléskis de la Combe (du télésiège des Combes aujourd'hui), afin de favoriser le ski commercial, de faciliter la liaison avec Villeneuve et d'augmenter le débit en réduisant le temps de parcours. L'intérêt touristique y aurait bien sûr considérablement perdu.

- D'installer un téléphérique à va et vient à 2 câbles porteurs-tracteurs (dit autrement, un DMC fixe un peu comme le Rocharbois à Megève), permettant une évolution ultérieure en DMC débrayable.

2. Remplacement par un téléphérique à va et vient classique, cabines de 150 p, en 2 tronçons

Le vieux téléphérique aurait été remplacé par un téléphérique va et vient, à 2 câbles porteurs et 1 câble tracteur, avec sur chaque tronçon 2 cabines de 150+1 places (1650 p/h sur le 1er tronçon et 1350 p/h sur le 2ème tronçon). Pour chaque tronçon, la motrice aurait été en aval et la tension du câble tracteur en amont.

La gare amont n'aurait cependant plus été située à Serre Chevalier, mais légèrement plus en aval sur la crête descendant vers le col de la Ricelle, à l'altitude 2450 m (un peu en amont de l'arrivée du téléski de Grand Alpe) afin de permettre l'arrivée de 1350 p/h avec une large place pour chausser les skis, un basculement vers le nouveau domaine envisagé à l'époque sur la commune de Puy Saint André, la liaison avec Villeneuve aurait été réalisée via le col de Serre Chevalier. L'accès au sommet de Serre Chevalier aurait toujours été possible grâce au télésiège du Grand Serre (construit au cours de l'été 1983).

La gare de Chantemerle aurait été détruite, aucun pylône n'aurait été récupéré. A Chantemerle, la gare aurait été couverte, tandis que les autres gares auraient été ouvertes (comme à Val Thorens par exemple), avec mécaniques apparentes.

Le 2ème tronçon aurait été doublé par un télésiège fixe 3 places 1350 p/h reprenant le tracé initial du téléphérique, avec une gare aval à l'emplacement de la gare aval du téléski de l'Orée du Bois, et une gare amont proche du P8 du téléphérique (ce qui correspond au tracé de l'actuel télésiège de l'Orée du Bois). Le téléski de l'Orée du Bois aurait été déposé.

Coûts estimatifs :

- Téléphérique 1er tronçon : 33 MF,

- Téléphérique 2ème tronçon : 40 MF,

- Télésiège : 5,6 MF,

soit au total 78,6 MF.

Délai de réalisation estimé : 11 mois.

3. Téléphérique débrayable (DMC), en 2 tronçons et un seul treuil

A l'époque, Poma était en train de réaliser le DMC du Pontillas (et Montaz Mautino avait déposé un brevet).

Le DMC aurait repris le tracé de la solution 2, c'est à dire avec la gare amont en aval sur la crête descendant vers le col de la Ricelle, à l'altitude 2450 m (un peu en amont de l'arrivée du téléski de Grand Alpe). Afin de limiter l'impact visuel, cette gare amont aurait pu être enterrée.

Le DMC aurait été équipé d'un seul treuil pour les 2 tronçons, la motrice aurait été située à Chantemerle. Les cabines auraient été stockées à Ratier. La tension des câbles porteurs-tracteurs aurait été réalisée dans la gare amont. Le débit total du DMC aurait été de 4000 p/h, distribué entre les 2 tronçons (par exemple 3000 et 1000 p/h, 2000 et 2000 p/h, ou encore 1000 et 3000 p/h).

Le télésiège débrayable du Blétonet aurait été transformé en télésiège fixe (900 p/h), les mécaniques d'embrayage et de débrayage ainsi que les sièges étant récupérés pour l'installation d'un télésiège débrayable à l'Orée du Bois (tracé identique à celui de la solution 2, 2100 p/h).

Coûts estimatifs :

- DMC : 52,3 MF,

- Modification du Blétonet : 0,9 MF,

- Télésiège débrayable de l'Orée du Bois : 5,8 MF,

soit au total 59 MF.

4. Télécabine 6 places en 2 tronçons

Là encore, la télécabine aurait repris le tracé des solutions 2 et 3, c'est à dire avec la gare amont entre l'arrivée du téléski de Grand Alpe et le sommet de Serre Chevalier, pour les mêmes raison que précédemment.

- Chantemerle : Tension,

- Ratier : Motrices des 2 tronçons, gare totalement enterrée,

- Amont : Tension, gare enterrée,

- Débit : 2000 à 2200 p/h (avec possiblité de débit provisoire inférieur).

Le 2ème tronçon aurait été doublé par un télésiège fixe de l'Orée du Bois, débit 1200 p/h, en remplacement du téléski de l'Orée du Bois qui aurait été déposé.

Coûts estimatifs :

- Télécabine 1er tronçon 2000 p/h : 21,5 MF,

- Télécabine 2ème tronçon 2000 p/h : 23,3 MF,

- Télésiège fixe de l'Orée du Bois 1200 p/h : 5,2 MF,

soit au total : 50 MF.

5. DMC sur le 1er tronçon et télésiège débrayable sur le 2ème tronçon

1ère phase :

Installation d'un DMC (3000 p/h) sur le 1er tronçon, avec tension en aval et motrice à Ratier, gare de Ratier enterrée.

Le Blétonet aurait été transformé en télésiège fixe (900 p/h), les mécaniques d'embrayage et débrayage étant récupérées pour implanter un télésiège débrayable (2100 à 2400 p/h) à l'Orée du Bois. Cette fois, le téléski de l'Orée du Bois aurait été conservé.

Coûts estimatifs :

- DMC : 25,1 MF,

- Modification du Blétonet : 0,9 MF,

- Télésiège débrayable de l'Orée du Bois (2100 p/h) : 5,8 MF,

soit au total 31,8 MF.

2ème phase :

- Augmentation de débit du DMC (3600 p/h),

- Augmentation du débit de la télécabine de Grand Alpe (ajout de cabines, allongement des voies de garage, 1400 p/h),

- Prolongation du télésiège débrayable de l'Orée du Bois jusqu'à la crête (pour basculement vers Puy Saint André) avec une gare intermédiaire en angle à l'Orée du Bois permettant le débarquement sur le brin de montée,

- Déplacement du Blétonet (devenu fixe en 1ère phase) en remplacement du téléski de Grand Alpe, déposé (avec la gare amont légèrement remontée sur la crête, 1500 p/h).

- Éventuellement, construction d'un téléphérique va et vient ou pulsé, de faible débit (440 p/h), sur le 2ème tronçon afin de conserver un accès piéton aisé au sommet de Serre Chevalier (attrait touristique l'été).

Coûts estimatifs :

- Augmentation de débit du DMC : 0,9 MF,

- Augmentation du débit de la télécabine de Grand Alpe : 2,1 MF,

- Prolongation du télésiège débrayable de l'Orée du Bois : 2,2 MF,

- Déplacement du Blétonet : 1 MF,

soit au total 6,2 MF.

Épilogue

Au cours de sa réunion du 13 Février 1984, le conseil municipal de Saint Chaffrey choisissait la solution 1, reconstruction du téléphérique "à l'identique amélioré" pour les raisons suivantes :

- Coût le plus faible,

- Pas nécessaire de passer en commission UTN pour obtenir le permis de construire (sinon, il aurait fallu attendre l'autorisation du comité UTN sur le programme pluriannuel de développement touristique de la vallée, ralentie par les projets d'aménagement du Prorel.

Un appel d'offre international pour cette solution avait déjà été lancé en Janvier 1984, auprès de 4 constructeurs.

La commune de Saint Chafrey a obtenu un remboursement de 13.514.800 F suite à l'incendie du téléphérique (dont 1,5 MF pour la réparation du Blétonet), soit environ la moitié du prix du nouveau téléphérique.

Dans le même temps, le département des Hautes Alpes donnait son accord pour céder à la commune de Saint Chaffrey le téléphérique, les 2 téléskis de l'Orée du Bois et de Ratier, avec un peu plus de 10 hectares de terrain (que je suppose situés à Ratier car le département y avait acquis une telle surface en 1942), au prix de 4 MF, 1 MF versé à la signature de l'acte de vente, et 1 MF versé chaque année à la même date pendant les 3 années suivantes, sans intérêt.

Nous verrons prochainement les conséquences que ce choix aura sur le réaménagement du secteur de Ratier.

[zebol]

Je viens de remarquer que sur cette brochure on peut voir une remontée partant de Puy-St-Pierre, et je me disais justement que ce serait une bonne idée de relier ce hameau au domaine skiable parce que ca permettrait de proposer aux skieurs une sorte d'évasion dans un cadre pittoresque loin de l'agitation du domaine skiable qui est très fréquenté ... De plus ça pourrait constituer une seconde porte d'entrée à partir de Briançon, qu'en pensez-vous ?

Je pense moi aussi que l'idée était excellente.

Aujourd'hui, elle semble néanmoins plus difficile à concrétiser : le terrain sur lequel aurait pu être implantée la remontée mécanique n'est plus libre.

Cinq maisons y ont été construites, dont une par l'un des élus qui, à l'époque, n'était pas très favorable à cette nouvelle porte d'entrée à la station.

[Rochilles]

Merci une fois encore à Blétonet pour ce passage d'histoire. Aujourd'hui, la station voit autrement son avenir et la nostalgie n'y a plus place. Espérons que le nouvel ascenseur sera bien intégré dans le paysage.

[Blétonet]

Avril 1985 : Projet de télésiège de Serre Ratier

Du fait de l'engorgement du téléski de l'Orée du Bois (et de Pré Ratier dans une moindre mesure), il était envisagé d'implanter un télésiège au départ de Serre Ratier et arrivant aux environs du P8 du téléphérique. Cette arrivée était choisie car de là il est possible de pratiquer du ski propre sur la Draye et les Pylônes, et de rejoindre le secteur de l'Aravet tout comme le secteur Grand Alpe / Prorel.

2 tracés étaient envisagés :

- N°1 : TSF4, 1800 p/h, 2,3 m/s, démarrant du Pré de Ratier, entre les téléskis du Stade et école de Ratier (un peu en aval, c'est le point de départ du TSD6 des Combes). Arrivée à la cote 2292, sur la droite du téléphérique, sur un terrain assez plat, légèrement en dessous du téléski de la Forêt 2.

Inconvénients : Départ dans une zone déjà très fréquentée (3 téléskis à l'époque), implantation de pylônes dans le stade (devant Ratier), déboisement important (7000 m²) dans une zone qui comporte déjà 2 trouées, croisement délicat sous la ligne du téléphérique.

Avantage : Départ au point le plus bas de Ratier.

- N°2 : TSF4, 1800 p/h, 2,3 m/s, démarrant à droite du 2ème tronçon du téléphérique, à proximité du départ du téléski de l'Orée du Bois. Il emprunterait la trouée du téléphérique sur la droite. Même arrivée que la solution n°1.

Inconvénient : Zone de départ moins vaste que la solution n°1, aménagement particulier à réaliser comprenant du terrassement.

Avantage : Moins de déboisement à réaliser (4500 m²) puisque la trouée du téléphérique serait utilisée, l'élargissement de la trouée sur la droite améliorerait la piste des Pylônes, départ juste en face de l'arrivée du 1er tronçon du téléphérique et du Blétonet, tracé sensiblement plus court que le n°1, pas de croisement avec la ligne du téléphérique.

Il faudra finalement attendre 1994 pour que le télésiège de l'Orée du Bois vienne désengorger Serre Ratier, sur le tracé n°2.

[Blétonet]

Les anciens téléskis de Briançon

[...]

Le téléski de l'Écureuil

Vers 1966/67, ce téléski aurait été installé au Fontenil sur la rive gauche de la Durance, par l'entreprise Sylvestre frères de Briançon - Pont de Cervières. Les dates ne sont pas claires car une source indique que ce téléski a été mis en service en Décembre 1966, tandis que la délibération du conseil municipal date du 21 Décembre 1966 et l'autorisation de construction de la préfecture des Hautes Alpes date du 14 Février 1967...

Je n'ai pas retrouvé le tracé de ce téléski, dont l'arrivée se situait au fort des Têtes.

Pendant les périodes où le champ de tir était en activité, il fallait indiquer aux skieurs qu'ils devaient lâcher la perche à la limite du champ de tir et une personne devait se tenir à cet endroit pour s'assurer que les skieurs lâchaient bien la perche et ne pénétraient pas dans le champ de tir.

La piste de bobsleigh du Fontenil qui existait à l'époque était constituée en majeure partie par le chemin menant de l'Envers du Fontenil au Fort des Têtes. La construction du téléski a entraîné l'abandon de cette piste de bobsleigh (pour la petite histoire, la commune de la Salle a proposé en 1971 d'accueillir une piste de bobsleigh sur l'ancienne route de Fréjus).

Les caractéristiques de ce téléski étaient les suivantes :

Poma T50

Longueur : ligne 865 m, piste 822 m

Dénivellation : ligne 191 m, piste 186 m

Nombre de pylônes : 9

Moteur électrique de 50 cv

Vitesse du câble : 3,65 m/s

Débit : 500 p/h

Je suis à la recherche des informations suivantes : date de mise en service, date de dépose, tracé, photos.

Je viens de retrouver le tracé de ce téléski :yahoo:

Je garde le suspense pour le livre :nananere:

[l'artiste]

salut a tous aujourd'hui en étant à la mairie de briancon (donc face au prorel) je me suis rendu comte d'une tranchée dans les arbres à droite du télécabine,

je lance un appel a temoin pour savoir si quelqu' un aurait des infos la dessus !!

[l'artiste]

salut a tous aujourd'hui en étant à la mairie de briancon (donc face au prorel) je me suis rendu comte d'une tranchée dans les arbres à droite du télécabine, je lance un appel a temoin pour savoir si quelqu' un aurait des infos la dessus !!

salut a tous aujourd'hui en étant à la mairie de briancon (donc face au prorel) je me suis rendu comte d'une tranchée dans les arbres à droite du télécabine, je lance un appel a temoin pour savoir si quelqu' un aurait des infos la dessus !!

[jojo-05]

Je crois que tu viens de relancer un débat vieux de 6 ans ^^ : http://forums.serreche-ski.net/index.php?showtopic=143&st=0

[l'artiste]

ah oui c'est vrai j'avais oublier, mais du coup on a toujours pas de réponse clair et précise

[Blétonet]

Voir aussi :

http://forums.serreche-ski.net/index.php?showtopic=451&view=findpost&p=9025

Je suis désormais en mesure d'affirmer que ce layon a été ouvert en 1982. Il correspond manifestement au tracé envisagé à l'époque (voir) pour le 2ème tronçon de la TC du Prorel et du TSF le doublant.

[l'artiste]

merci pour toutes ces infos

[chamois des écrins]

Ils auraient vraiment pu installer le TSF de Puy Chalvin dans ce layon ou en altitude à la Nore...On ne refera pas l'histoire mais quel gâchis d'avoir vendu et bradé ce télésiège..!!!. :angry: Il fait cruellement défaut aujourd'hui avec le développement de la fréquentation....et côté investissements sur Briançon, il semble hélas urgent de ne rien faire.... :( :siffle:

[melcy38]

Bonjour,

J'aimerais savoir si le TK Peyra-Juana au Monêtier a été détruit à la construction du TSD Chanteloube (1975) ou à celle de l'Aya (1986).

Et concernant les TKs Corvaria : ont-ils été construits tous les deux (je crois qu'ils étaient doubles) en même temps ? Et ont-ils été détruits à la construction du TSD Bachas ?

[Blétonet]

Le TK de Peyra Juana a été déposé plusieurs années après la mise en exploitation du TSF de l'Aya.

Concernant le TK de Corvaria et le TK du Bachas (ce dernier construit 10 ans après le TK de Corvaria pour le doubler dans sa partie haute) : ils ont été déposés lors de la construction du TSD du Bachas.

[melcy38]

Merci pour les renseignements.

[Blétonet]

Les pistes de Puy Chalvin

J'ai retrouvé les tracés des pistes qui devaient être desservies par le télésiège de Puy Chalvin.

Ce télésiège, comme ces pistes, n'ont jamais ouvert, c'est pour cette raison que je place ces documents dans les "projets d'autrefois".

Légende :

Remontées mécaniques :

TS8 : Télésiège du Rocher Blanc

TK9 : Téléski de la Croix de la Nore

TS91 : Télésiège de Puy Chalvin (son estacade intermédiaire est bien indiquée)

Pistes :

P9 : Chauvet (rouge)

P10 : Les Clausas (rouge)

P11 et P15 : Les Bergers (bleue) (remarquez qu'à l'époque elle ne commençait pas au Col du Prorel)

P12 : Les Combes (rouge)

P13 : Les Granges (rouge)

P14 : Le Pelvoux (bleue)

On distingue également le chemin reliant le TS du Rocher Blanc au TK de Serre Pelat. Enfin, la route des Combes à Puy Clavin est la piste J7 (Grande Boucle, verte ; cela ne figure pas sur cette carte mais la piste J7 était aussi censée reprendre en amont le chemin reliant le TS de Puy Chalvin aux Combes).

[Blétonet]

Début novembre 1958. Le préfet des Hautes Alpes demande à l'ingénieur en chef des Ponts & Chaussées des propositions sur les mesures qui semblent propres à développer l'activité des stations de sports d'hiver du département, dans le cadre d'une enquête entreprise par le ministre des travaux publics, des transports et du tourisme.
Voici ses propositions, que je trouve dans l'ensemble très séduisantes car elles auraient permis de longues descentes avec un minimum de remontées mécaniques.

Serre Chevalier
Les installations existant à l'époque sont le téléphérique, les téléski de Serre Ratier et de l'Orée du Bois, la télécabine de Villeneuve, les téléskis de la Forêt, de la Rouge et de Charvet.
Le rapport indique : "La construction d'une chaîne de remontées entre Monêtier et le Rocher de l'Yret (2830 m) et d'une liaison par les crêtes entre Serre Chevalier et de nouvel ensemble, donnera au groupement de la Guisane une ampleur et une complexité plus grandes, une altitude terminale accrue. Il semblerait difficile de refuser à l'ensemble ainsi défini son classement comme station internationale."
Les remontées envisagées sont les suivantes :
- Modernisation du 1er tronçon du téléphérique pour en doubler le débit. Coût : 60 millions de francs. Priorité n°1. Ce qui sera fait en 1959.
- Augmentation de débit du téléski de Serre Ratier. Coût : 10 millions de francs. Priorité n°2. Ce qui sera fait en 1963.
- Création d'un téléski entre le pied Sud de Serre Ratier et le Col du Prorel. Coût : 20 millions de francs. Priorité n°3. A peu de choses près, il s'agit du téléski du Prorel tel qu'il sera construit par la SETASC en 1969.
- Liaison Monêtier-Rocher de l'Yret : Les 3 permiers téléskis (connus depuis comme étant Pré Chabert et Peyra Juana, construits en 1960, et Clos de l'Étoile en 1963), 50 millions de francs, priorité n°1 ; les 2 autres téléskis pour 50 millions de francs en priorité n°2 (il faudra finalement attendre 1972 pour atteindre le Bachas grâce au téléski de Corvaria et 1984 pour atteindre le Rocher de l'Yret).
- Liaison entre Villeneuve et le Monêtier : C'est un télébenne à attaches fixes, reliant Fréjus au Col de l'Eychauda, avec station intermédiaire à la crête de la Cucumelle, qui est envisagé, pour un coût de 40 millions de francs et une priorité n°2. Ce tracé sera réenvisagé ultérieurement (on l'a déjà vu précédemment dans ces projets d'autrefois). Finalement, c'est pratiquement le tracé du récent télésiège des Vallons.

Parmi les projets d'urbanisation sont listés la création d'un lotissement entre Chantemerle et le Villard Laté, le développement du lotissement Agel, et l'extension du Club Méditerrannée au Monêtier dont la présence justifie particulièrement l'urgence de la chaîne de remontées mécaniques prévue au départ de Monêtier et la liaison entre ce complexe et celui de Serre Chevalier.
Notons également le projet d'un lotissement à Serre Ratier, un projet ardu du fait d'une zone constructible réduite et de la nécessité de la construction d'une route de desserte tracée depuis Puy Saint Pierre. Le coût alors estimé pour ce projet est de 150 millions de francs. Je vous reparlerai de ce projet plus tard.

Les Ponts & Chaussées mettent enfin l'accent sur l'importance que présente, pour Serre Chevalier, l'ouverture permanente du col du Lautaret l'hiver (ce n'était pas encore le cas à l'époque). L'exemple de l'essai d'ouverture "semi permanente" (comprenne qui pourra) du col au cours de l'hiver 1957/1958 s'est traduit par une augmentation de 35% du nombre de passages au téléphérique.


Vars
Le site de Vars avait été retenu en 1942, au même titre que les Trois Vallées, par une mission d'études du Service de l'Équipement de la Montagne, comme emplacement d'une station internationale.
Cependant, il n'existe en 1958 que 4 téléskis :
- Le téléski de Peynier inférieur, au départ de Sainte Marie de Vars (construit en 1937 à Sainte Marie, le premier téléski des Hautes Alpes),
- Le téléski de Peynier supérieur, prolongeant le premier (construit en 1952),
- Le téléski de la Mayt, remarquable par ses 2700 mètres de longueur, sa dénivelée de 765 m et son impressionnante vitesse de 5 m/s (construit en 1952, débit 300 skieurs/heure), desservant des pistes directes très belles, mais un peu au Sud, et des pistes Nord incomparables ramenant sur Sainte Marie (piste olympique, piste du Vallon) ; ce téléski est accessible soit par route, soit par pistes de ski depuis le Peynier supérieur,
- Le téléski de l'Écuelle (construit en 1948), au pied de l'hôtel Lombard (refuge Napoléon), assure le début et la fin de la saison, accessible par route, ou par piste depuis le Peynier supérieur.
L'équipement proposé doit permettre une rotation continue du skieur, au départ de Sainte Marie, dans le sens Peynier - Paneyron - Écuelle - Mayt, comme dans le sens opposé, en utilisant une suite de remontées mécaniques et de pistes de descente. Il s'agit :
- Téléski de débutants à Sainte Marie (5 MF, priorité n°1) : il sera bien installé en 1960 au départ de Peynier,
- Télébenne suivi d'un téléski entre Sainte Marie et la Mayt (60 MF) : le TS de Ste Marie et le TK de Peyrol seront construits en 1962,
- Téléski de débutants aux Plans (10 MF) : ce sera le téléski des Plans (construit en 1960),
- Téléski de débutants aux Claux (5 MF, construit en 1963),
- Téléski entre les Claux et le sommet de l'Écuelle (25 MF) : il y aura bien le télésiège des Escondus, mais à ce jour l'Écuelle n'a pas été reliée,
- Téléski entre le pied de Serre Meyrand et le sommet de l'Écuelle (15 MF), non réalisé,
- Télécabine entre l'hôtel Lombard (refuge Napoléon) et le Paneyron (80 MF) : on en rêve encore aujourd'hui,
- Téléski à l'Alpet (20 MF), permettant de faire de grandes descentes de promenade lointaine notamment vers Risoul et Guillestre : c'est l'actuel téléski de Razis.

Les parcours laissent rêveur :
- Rotation Ouest-Est : Départ de Sainte Marie, montée à la Mayt, descente aux Claux, montée au sommet de l'Écuelle, descente à l'hôtel Lombard (refuge Napoléon), montée au sommet de Paneyron, redescente à Sainte marie par la piste du vallon de Chatelret (longueur 6 km, dénivellation 1100 m),
- Rotation Est-Ouest : Départ de Sainte Marie, montée à Peynier, descente au refuge Napoléon, montée (facultative) au Paneyron et redescente au refuge Napoléon, montée au sommet de l'Écuelle, descente aux Claux et aux Plans, montée à la Mayt, redescente à Sainte Marie par la piste Olympique ou la piste du Vallon.

Les Ponts & Chaussées imaginaient également deux zones de construction de lotissements, entre Sainte Marie et Sainte Catherine, et entre les Plans et le refuge Napoléon, l'urbanisation allant bien au-delà des Claux.
Le rapport souligne que les possibilités de développement de Vars seraient considérablement accrues par le percement du tunnel sous le Col Lacroix (en projet depuis 1851 voire depuis le Premier Empire).


Vallouise - Puy Saint Vincent
En 1958, il n'existe que le téléski du Lac, reliant Vallouise à Puy Saint Vincent. Le rapport souligne les pistes extraordinaires en face Nord, susceptibles d'être desservies apr des remontées mécaniques : de la Pendine à Vallouise, de la POinte des Queyrettes à Vallouise.
Les remontées mécaniques proposées sont :
- Un téléski de Puy Saint Vincent au Clot des Léothauds (15 MF, priorité n°1),
- Un téléski entre le Clot des Léothauds et la Crête des Prés des Bancs (20 MF, priorité n°1 ; c'est l'actuel TSD4 éponyme),
- Un téléski débutant au Clot des Léothauds (5 MF, priorité n°1),
- Une télécabine entre le Clot des Léothauds et la Pendine (100 MF, priorité n°2 ; la télécabine de la Bergerie sera construite dans les années 70, prolongée une dizaine d'années plus tard par le bien-nommé télésiège de l'Arlésienne),
- Une télécabine ou un petit téléphérique entre la Pendine et la Combe de Narreyroux (100 MF, priorité n°3),
- Une télécabine entre le Combe de Narreyroux et la Pointe des Queyrettes (100 MF, priorité n°3).



La création d'une station au Clot des Léothauds est encouragée, à une altitude minimale de 1750 m, ce qui assure l'enneigement au niveau de la station pour Noël et Pâques.
Il est même précisé que "Cette station pourrait ressembler comme une soeur à Courchevel."
Le rapport souligne l'intérêt d'ourvrir la route Vallouise - Puy Saint Vincent, qui n'existait pas encore à l'époque.


Montgenèvre
Montgenèvre ne comptait à l'époque que 2 téléskis (Prarial et Chenaillet), et le télésiège-télécabine du Chalvet était en construction.
Les suggestions, peu décrites, sont :
- Deux téléskis au voisinage de la gare intermédiaire du Chalvet (20 MF, priorité n°1 ; je vous en reparlerai un jour),
- Une télécabine en direction du Chenaillet (80 MF, priorité n°3).
Le rapport mentionne des projets italiens de construction d'un téléphérique reliant le Chaberton, mais ils ne sont pas décrits.


La Grave
"La Grave a des possibilités extraordinaires, mais très difficiles à mettre en valeur. L'initiative privée ne s'y est guère intéressée jusqu'à présent sous l'angle des sports d'hiver, mais plutôt sous l'angle d'un téléphérique à la Meije.
Les difficultés de l'entreprise, son manque de rentabilité, peut-être aussi l'opposition légitime des alpinistes français pour lesquels la Meije, le plus difficile grand sommet des Alpes, le dernier à être gravi, la première grande victoire alpine spécifiquement française (si l'on excepte l'ascencion du Mont Aiguille, quatre siècles auparavant), a le caractère d'une montagne sacrée, ont fait échouer ces projets assez peu définis.
Il nous a semblé utile, pour le cas où de tels projets seraient repris, d'étudier la question en vue de donner aux financiers que cela intéresserait, une solution qui ne défigure pas la montagne et qui soit rentable et réalisable. Cette solution ne peut être basée que sur les sports d'hiver en grande partie.
[...] Des pentes magnifiques se prêtent au ski sur le versant exposé au Nord, jusqu'au Dôme de la Lauze. Mais l'ombre de la Meije leur donne un ensoleillement très faible au coeur de l'hiver. Il en est de même du chef-lieu de la Grave.
Sur l'autre versant près du Chazelet notamment existent également de belles pentes skiables, très ensoleillées, exposées néanmoins au Nord grâce au relief. Mais ce niveau n'est que difficilement accessible par le CD33 qui, quoique récemment élargi, souffre encore de rampes assez raides.
C'est sur ce versant qu'il semblerait le plus facile de faire débuter une station de ski. On pourrait prévoir successivement :"
1. Un téléski entre le Chazelet et le châlet Gognon (20 MF) appuyé sur un lotissement au Chazelet. Le châlent Gonon figure de nos jours sur les cartes IGN sour le nom Maison Rouge (Rnes). Il s'agit donc de l'actuel téléski d'Emparis.
2. Une télécabine entre le Chazelet et le Signal (60 MF) : c'est l'actuel télésiège du Signal.
3. Une télécabine entre la Grave et le Signal avec gare intermédiaire aux Terrasses (120 MF) appuyée par un lotissement aux Terrasses, et en même temps une télécabine en 2 tronçons entre la Grave et Peyrou d'Amont (200 MF).
4. Un téléphérique entre Peyrou d'Amont et la cote 3290 sur la crête des Ruillants ou un point voisin à déterminer (200 MF). "Ce point constitue, pour le ski de printemps, un aboutissement très intéressant.
Ainsi se trouveraient réalisés un équipement hivernal vers le Chazelet, et un éuqipement printannier et estival entre la Grave et le Col des Ruillans."

La carte montre également une possible extension par télécabine entre le Chazelet les pentes du Petit Têt, non décrite dans le rapport.
Par contre, il y est indiqué :
"Pour le cas où le col des Ruillans ne serait pas considéré comme un terminus suffisamment prestigieux, il serait peut-être possible d'obtenir l'accord des alpinistes pour sacrifier à l'envahissement des foules le sommet Ouest du Rateau, sommet peu fréquenté et belvédère incomparable, d'accès peu difficile. Une voie de retraite en cas de panne du téléphérique devrait être aménagée et donnerait aux skieurs de montagne la possibilité de faire la difficile descente du Col de la Girose."

Le rapport cite enfin l'intérêt d'une route dite du balcon de l'Oisans entre Ventelon et le Col du Lautaret, et souligne que cette route permettrait des extensions du domaine skiable dans la région de Valfroide.
A noter qu'il y avait déjà eu en 1932 un projet de haute route ainsi dénommée, entre l'Alpe d'Huez et le col du Lautaret, porté par le Touring Club de France.

Pour finir, le rapport cite, très rapidement, les cas de Céüze, Ancelle (il est préconisé d'installer un téléski atteignant le sommet de Serreglier), Orcières (route d'accès et lotissement à Merlette, un téléski prolongé par un télébenne atteignant la pointe de Méollion, route touristique entre Orcières et Freissinières), les Orres (un téléski), Arvieux (2 téléskis vers le Camp Catinat).

[Blétonet]

Allez, svp, dîtes-moi que vous avez lu (et, le cas échéant, que ça vous a intéressé), car écrire ce message m'a pris 4 heures !

[lionel]

Pour m'a part je l'ai lu... je trouve cela intéressant comme beaucoup de projets que tu nous évoque, d’ailleurs quand je vois que cela touche plus que Serre Che, je me demande à titre personnel, si un élargissement du forums à certains sites entourant Serre Che ne serait pas nécessaire ?

[nono05]

C'est super intéressant Guillaume, merci pour toutes ces infos, Sacré touring club, planter une route en balcon sur la Romanche... Magnifique, mais irréalisable, surtout en pensent à son entretien, beau projet quand même pour l’époque!

[Rochilles]

Je peux te rassurer. Je suis très friand de l'histoire de la station et des stations de la région. Je dévore à chaque fois tes chroniques qui auraient de quoi nourrir un ouvrage pour initiés.